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Pourquoi utiliser du contreplaqué en menuiserie est-il un enjeu écologique ?

Dans l’histoire du bois, le placage, phénomène qui consiste à coller une fine plaque de bois précieux sur un support plus commun, permettait d’optimiser l’usage de bois rares, exotiques et chers. Les plis extérieurs sont donc choisis pour leur qualité et pour leur aspect, tandis que les plis intérieurs sont beaucoup plus standards et économiques. C’est le début de la recherche de matériaux dérivés du bois. Face aux multiples difficultés du travail du bois et de son stockage, mais aussi au risque de déformation souvent liés à la variation du taux d’humidité dans l’air (hygrométrie), les ébénistes du XVIIème siècle ont été les premiers à rechercher des supports plus stables, aptes à recevoir un revêtement fragile.

Aujourd’hui, ébénistes et menuisiers travaillent avec ces matériaux. La modernisation et le développement de la technologie permettent de découper des feuilles de placage ultra fines (entre 1 et 5 mm) et de couvrir des surfaces beaucoup plus grandes. C’est ce que l’on appelle aujourd’hui la menuiserie traditionnelle.

Concrètement, comment obtient-on du contreplaqué ?

La technique pour obtenir du contreplaqué remonte à l’Égypte ancienne ! Elle consistait à entrecroiser des lamelles de bois de avec notamment de la colle animale pour obtenir des panneaux aux dimensions régulières, avec une résistance mécanique et un aspect relativement uniforme.

Aujourd’hui, le procédé de fabrication est simple :

  • L’écorçage : l’écorce du bois est enlevée et utilisée pour le paillage des végétaux
  • Le déroulage : comme son nom l’indique on déroule le tronc afin d’obtenir des feuilles de placage
  • Le rebouchage : chaque nœud est rebouché à l’aide de pastille de bois
  • L’encollage à froid : les différents plis sont entreposés et collés perpendiculairement pour une meilleure résistance
  • Le collage à chaud : les panneaux sont passés dans un four à 145 degrés
  • Le ponçage
  • Le calibrage des panneaux : ils sont ensuite découpés au format souhaité

Au-delà de trois plis, il est appelé le multiplis. Le trois plis comme son nom l’indique est constitué de seulement 3 plis, beaucoup plus épais. Le produit fini y est plus dense et plus esthétique.
Le contreplaqué est aujourd’hui le panneau de bois le plus ancien. Il est composé de bois à 100 % et en fait un matériau beaucoup plus noble que ce qu’on peut croire. Par ailleurs, l’émission d’adhésifs d’urée-formaldéhyde (UF) présent dans ces panneaux est inférieure à 0.124 mg/m3 dans l’air ambiant. C’est le minimum que l’on peut trouver dans le commerce de panneaux dérivés de bois. À noter qu’il est impossible de ne pas avoir de formaldéhyde dans le bois puisqu’il est une composante du bois lui-même.

Utiliser le contreplaqué est un enjeu écologique très important. Autant pour les menuisiers, que pour les clients, les fabricants et les fournisseurs. Premièrement, les aménagements intérieurs réalisés avec ce matériau contribuent en partie au stockage du CO2 grâce au procédé de la photosynthèse. De plus, les essences utilisées par nos fournisseurs sont éco-certifiées issus d’une gestion forestière durable. Les labels PEFC et FSC garantissent le respect de directives strictes à tous les niveaux, de la forêt au produit fini.

Aujourd’hui par exemple, le groupe Allin, utilise la technologie de ResiCare qui repose sur la colle Resi4 FIT . Cette dernière réduit significativement l’utilisation de formaldéhydes puisqu’elle est composée d’un réactif 100 % bio-sourcé et non-toxique. Le résultat n’est pas négligeable puisqu’il ‘’supprime 60 % de la quantité de formaldéhyde dans les produits de sa nouvelle gamme R’PLY, en comparaison aux contreplaqués standards du marché.’’ L’enjeu écologique est là aussi de taille car ‘’cette colle innovante permet aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre, jusqu’à 28 kg équivalent CO2 / m3 de contreplaqué fabriqué (résultats basés sur une démarche d’éco-conception à travers une évaluation des impacts environnementaux accompagnée par le cabinet Gingko 21).’’

Enfin, nous voyons ici un dernier enjeu et non pas des moindres, la suppression totale du formol des colles dans les ateliers de menuisiers et chez les fabricants de panneaux de contreplaqué.

Sources de l’article :

https://www.anses.fr : Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

https://allin.fr/actualite/r-ply-premier-contreplaque-eco-responsable/

Ouvrages :

  • L’encyclopédie du bois sous la direction de Aidan Walker, Hachette pratique. 2005
  • Savoir tout faire – travail du bois. Benoît Hamot. La maison Rustique chez Flammarion. 2008

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