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Pourquoi nous ne vous accompagnerons plus sur des projets de mélaminé et de mdf ?

Cet article a pour but d’être transparent sur les prestations que nous réalisons et sur le choix de nos matériaux et de nos orientations. Pour nous menuisiers, cette transparence est un enjeu capital. C’est avant tout la base de la confiance. La première raison de cet engagement est notre responsabilité vis-à vis des produits et des matériaux que nous utilisons pour vos projets de menuiserie d’intérieur et que nous installons chez vous.

Lorsque ces derniers sont considérés comme nocifs, il va de soit que la responsabilité a une toute autre résonance par rapport à des éléments reconnus comme non dangereux. En effet, en 2004, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et le CIRC (Centre International de Recherche contre le Cancer) ont classés le formaldéhyde, présent dans le bois et dans les panneaux dérivés du bois, comme cancérogène avéré chez l’Homme (de catégorie 1). En Europe il est classé cancérogène de catégorie 3, à savoir possible chez l’Homme.

Si les produits sont dangereux pour vous, ils le sont aussi logiquement pour nous. C’est la seconde raison de notre engagement. Notre corps est notre outil de travail, protégeons le. Enfin, l’écologie est devenu bien plus qu’une mode ou qu’un concept, c’est un enjeu primordial pour notre bien être et celui de nos enfants. Le travail du bois évolue, les matériaux aussi ainsi que les enjeux de société, nous considérons chez Les 5 Bois de la Main que les ébénistes et les menuisiers doivent aussi s’adapter à l’ensemble de ces éléments.

Explications :

Les panneaux de particules, tel que l’aggloméré ont été conçus durant la Seconde Guerre Mondiale en Suisse en 1943. Le procédé de fabrication se base sur un principe simple : plus la section du bois est petite plus sa stabilité est grande. Un panneau est égal à 90 % de bois pour 10 % de colle et de solvants.
Voici le procédé de fabrication pour la confection d’un panneau de particules, type aggloméré :

  • Le déchiquetage : les bois rond de forêt, courts et longs, feuillus ou résineux sont utilisés et broyés
    pour en faire des particules.
  • Le séchage : Les particules fines et grossières sont séchées ensemble à 2 %
  • Le tamisage : consiste à séparer les particules fines des particules grossières à l’aide d’un tamis ou de grandes passoires
  • Le dépoussiérage : il vise à enlever le maximum de poussières
  • L’élimination des résidus ferreux : par principe d’extraction
  • L’encollage : à base de substances adhésives et de solvants tel que l’acétone, le formol, le pvc, la colle néoprène. Cela équivaut à 10% du panneau.
  • La constitution d’un matelas : avec l’entremêlage des particules fines aux deux extrémités et
    grossières à l’intérieur qui constitue l’âme du panneau
  • Le pressage en continu : cette méthode est utilisée à base de rouleaux, ou les panneaux vont être
    compressés
  • Le pressage à étage : chauffant entre 140 et 200 degrés maximum
  • L’acclimatation pour une teneur en eau de 8 %
  • Le ponçage : pour un rendu régulier
  • Le calibrage des panneaux : ils sont ensuite découpés au format souhaité

D’un point de vue écologique, les étapes de fabrication pour ces types de panneaux sont nombreuses et très énergivores. C’est 2 fois plus que le contreplaqué.

Du côté du matériau lui-même, la feuille décorative posée sur le panneau aggloméré est enduit de mélamine, offrant toute une panoplie de couleurs, de styles et de décors. La mélamine est une résine plastique thermodurcissable faite à base de composés organiques. Pour chaque utilisation d’un panneau, qu’il soit résistant à l’eau, à l’humidité ou encore au feu, des colorants chimiques sont ajoutés dans leur constitution.

Concernant les micros particules de poussières, il est très difficile aujourd’hui d’aspirer totalement la poussière présente puisque par définition c’est un panneau de particules, donc difficilement visible à l’œil.

Concernant les panneaux de fibres

Ils ressemblent fortement aux panneaux de particules dans leur composition avec 90 % de déchets de bois et 10 % de colle thermodurcissable. Historiquement, les premiers panneaux voient le jour à la fin du XIXème siècle, surtout composés de papiers journal retransformé en pâte. Plus tard, les industriels sont passés au broyage de pâte de bois, avant d’élaborer dans les années 1920 / 1930 le défibrage du bois. Les techniques restent ensuite les mêmes que pour l’aggloméré avec les procédés de compression, de séchage et de chaleur.
Pour le MDF (Medium Density Fiberboard), les copeaux sont donc décomposés par distillation pour libérer les fibres, ce qui augmente l’homogénéité du panneau. De couleur marron, ils peuvent être teintés dans la masse, hydrofuge ou ignifuge.

Il faut savoir d’autant plus que lorsque les aménagements d’intérieur en mélaminé ou en médium sont posés chez vous, les particules de poussières restent dans votre habitat pendant 5 ans. Parallèlement, même si il est possible d’avoir des panneaux avec une émission d’adhésifs d’urée formaldéhyde (UF) inférieure à 0.124 mg/m3 dans l’air ambiant comme le contreplaqué, il est difficile d’en avoir la certification. A moins que ce dernier soit de fabrication française car la loi oblige de respecter ce taux, l’émission est généralement comprises entre 1 et 2.3 mg/m3 s’il provient de pays comme la Belgique par exemple où il n’y a pas de réglementation.

Pour résumer, les étapes industrielles pour la fabrication d’un panneau en mélaminé ou en médium sont deux fois plus nombreuses que pour celles d’un contreplaqué et très énergivores. Aujourd’hui et sur l’Entre-deux-Mers, plus de 95 % des entreprises de menuiseries utilisent du MDF et du mélaminé pour leur projets d’aménagement intérieur. Ces panneaux sont de loin les plus consommés par les professionnels du bois, ce qui en fait les matières les plus présentes dans vos habitations. Par ailleurs, il est difficile de connaître la provenance de ces matériaux lorsqu’elles ne sont pas d’origine française et d’avoir une certification qualitative sur leur fabrication. Enfin la présence de produits chimiques, de solvants et de colorants sont d’autant plus de raisons qui nous poussent à privilégier le contreplaqué qui se limite à une colle thermodurcissable à base de formol. L’information est accessible auprès de tous les fournisseurs et fabricants labellisé PEFC et FSE.

Sources de l’article :

https://www.anses.fr

Ouvrages :

  • Savoir tout faire – travail du bois. Benoît Hamot. La maison Rustique chez Flammarion. 2008
  • L’encyclopédie du bois sous la direction de Aidan Walker, Hachette pratique. 2005

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